La propagande est une forme de communication – une intoxication devrait-on dire - visant à influencer les attitudes, les opinions ou les comportements d'une population. Elle peut prendre diverses formes, telles que les affiches avec des slogans percutants et des articles de journaux.
Dès le 5 août 1914, une loi est adoptée pour réprimer les indiscrétions de la presse en temps de guerre. Les journalistes n'étaient plus autorisés à publier des informations relatives aux opérations militaires autres que celles fournies par le gouvernement. Toutefois des affiches de propagande étaient largement utilisées pour galvaniser les populations et promouvoir l'union nationale ; les journaux et autres publications diffusaient des récits de bravoure française et de barbarie allemande pour maintenir le moral des troupes et celui de la population. Les Allemands étaient dépeints comme cruels et stupides, tandis que les Français étaient présentés comme gaiset courageux. La propagande incluait également des rumeurs, des exagérations, des histoires inventées sur les atrocités commises par les troupes ennemies pour influencer l'opinion publique.
« Le Miroir est un hebdomadaire illustré français lancé en 1910 comme supplément du Petit Parisien, puis comme périodique autonome à partir de janvier 1912 et contenant essentiellement des photographies d'actualité. Il devient Le Miroir des sports en juillet 1920 ». (Wikipedia)
Durant la Première Guerre mondiale, l'hebdomadaire « Le Miroir » s'est consacré principalement à la couverture des événements de la guerre, en utilisant de nombreuses photographies d'actualité. Il a joué un rôle important en informant le public sur les développements militaires et en documentant les expériences des soldats et des civils. Il est devenu une source précieuse pour les historiens et les chercheurs intéressés par cette période de l'histoire. Il présentait des reportages détaillés sur les batailles mais surtout des images capturant des moments clés de la guerre avec des reportages sur la vie des civils et sur les efforts de soutien à l'effort de guerre, y compris les contributions des femmes et des enfants.
La censure se concentrait principalement sur les informations militaires et stratégiques qui pouvaient compromettre la sécurité nationale ; bien que « surveillés », les images et les articles du « Miroir » n'ont pas été interdits tant qu'ils ne révélaient pas d'informations sensibles ou critiques envers l'effort de guerre.
J’ai parcouru de nombreux articles du « Miroir » ( sur Gallica bien sûr!) et il est très clair que cet hebdomadaire promouvait une certaine image de l’ennemi ; en mettant en avant les atrocités commises par les troupes allemandes, elles contribuaient à renforcer le sentiment patriotique et la détermination des civils et des soldats. Ce genre de contenu était non seulement autorisé, mais encouragé, car il servait les objectifs de l'État.
Par conséquent la presse propagandiste du Miroir était en ligne avec la politique de censure qui cherchait à maintenir un certain récit de la guerre.
On parlerait aujourd’hui de « journal à sensation » car il misait beaucoup sur les photographies « choc » et les récits dramatiques pour captiver et informer son lectorat. Ces images et histoires étaient souvent émouvantes et visuellement frappantes, cherchant à susciter une réponse émotionnelle chez le lecteur. Mais le Miroir était avant tout un journal de propagande, destiné à renforcer le moral des troupes et des civils, en alimentant le sentiment patriotique, et en fournissant une version des événements favorable aux alliés.
Les images nous montrent des soldats souriants, bien organisés dans leurs tranchées, certains de battre « les boches » ; d’ailleurs, nombreux sont les Français à le penser….
Mais la victoire ne sera pas si facile.
Et puis la victoire tant attendue est enfin arrivée….
L'humiliation ressentie par l'Allemagne est d’autant plus grande que la paix est marquée par une capitulation sans conditions alors même que le pays n'a pas été envahi militairement. Beaucoup d'Allemands d’ailleurs refuseront d'accepter la défaite.
Les mesures imposés par les Alliés nourrissent un profond ressentiment au sein de la population allemande, qui considère ces sanctions comme injustes et humiliantes. Etait-il nécessaire d’humilier l’Allemagne pour permettre aux Alliés de célébrer leur victoire… Je n’ai bien sûr pas la réponse, mais quoiqu’il en soit, ces humiliations alimenteront un sentiment de revanche qui sera exploité politiquement dans les décennies suivantes, contribuant à l’instabilité de la République de Weimar et, ultimement, à la montée du nazisme. L'humiliation de 1918, amplifiée par les effets du traité de Versailles, devient ainsi un puissant levier idéologique pour ceux qui cherchent à renverser l'ordre établi.
Les Alliés avaient remporté une victoire indéniable après quatre années d’un conflit sans précédent, marquant la fin de leur propre souffrance et le triomphe de leurs efforts. Si certains se sont réjouis, d’autres ont pleuré leurs morts….
Cette victoire, à elle seule, pouvait suffire à galvaniser la joie des populations alliées sans qu’il soit nécessaire d’imposer une humiliation supplémentaire à l’Allemagne.
Pour conclure, je ne dirai qu’une seule chose :
« L'humiliation du vaincu prépare la revanche de demain. »
Traiter un adversaire avec mépris ou injustice après une victoire peut semer les graines de futurs conflits, alors qu’une approche plus respectueuse et équilibrée favorise une paix durable.
A bon entendeur, salut !
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