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Il est désormais effectif que le SSPT (syndrome de stress post-traumatique) révèle une forte corrélation entre une hausse d’adrénaline et une baisse significative du cortisol.
Nous avons tous entendu parler de ce syndrome, notamment au moment des attentats du 11 septembre 2001 .
Le cortisol ou « hormone du stress » est produit par les glandes surrénales en réponse à une stimulation de l'hypophyse ; si le stress, l'alcoolisme et l'obésité augmentent le taux de cortisol plasmatique, une carence en cortisol peut être le reflet d'une vulnérabilité à développer un SSPT.
L'adrénaline ou « épinéphrine » est également une hormone sécrétée par les glandes surrénales, libérée dans le sang essentiellement en cas d'émotions intenses : la peur, la colère, le stress…
Dans le dernier magazine « Cerveau et Psycho » de Janvier 2023 – que je vous invite d’ailleurs à lire ! - un article explique que « les expériences difficiles feraient durablement chuter le taux de cortisol, ce qui rendrait l’individu plus vulnérable aux épreuves ultérieures. » Longtemps, nous avons pensé que le fait d’être élevé par des parents traumatisés, induisait un « marquage biologique » chez leurs enfants.
Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) est un trouble anxieux qui peut se développer après une exposition à des événements traumatisants : les victimes de l’attaque des Tours Jumelles du World Trade Center, mais aussi les survivants de l’Holocauste.
Par contre, on parlera de TSPT (troubles stress post-traumatique) pour les vétérans de la Guerre du Vietnam, et très certainement les rescapés de la Première Guerre Mondiale ; mais en 1918, on ne parlait pas encore de cette maladie, parce que le TSPT est une maladie mentale…… On imagine au regard des archives parvenues jusqu’à nous, les horreurs subies par ces combattants. Mais revenons aux attentats du 11 septembre.
De nombreuses femmes enceintes ont souffert du SSPT après ce terrible jour de 2001 ; et plusieurs mois après la naissance, ces mamans témoignaient de comportements anormaux d’anxiété chez leurs enfants.
En 2014, deux chercheurs américains de la faculté de médecine de l’Université Emory « ont découvert une voie épigénétique intergénérationnelle qui passe par le sperme. » Ils ont affiné leurs expériences et ont pu ainsi démontrer que ce phénomène perdurait sur deux générations.
A l’heure actuelle les scientifiques peuvent assurer que « l’environnement utérin laisse une empreinte du traumatisme sur la progéniture ». Il reste toutefois à peaufiner la recherche expérimentale pour en définir scientifiquement les modalités. Mais alors me direz-vous : la résilience ? J’y viens….en inversant les modifications épigénétiques, par exemple, par une psychothérapie cognitivo-comportementale, il est possible d’agir sur l’empreinte qu’elle laisse en nous.
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Alors, fort de cette information capitale, on est en droit de se poser la question :
la psychogénéalogie : info ou intox ?
Loin de moi l’idée de remettre en question tout le processus de réflexion d’Anne Ancelin SCHUTZENBERGER (Aïe mes aïeux ! 1993) ; nous sommes tous liés inconsciemment à nos ancêtres ; c’est une forme de loyauté familiale invisible.
Et pour répondre à cette question, il faut passer par une investigation généalogique et dans un premier temps réaliser son arbre. Ensuite, il faudra
repérer les similitudes et/ou les répétitions de situation, de période, de date et peut-être mettre en évidence « le syndrome d’anniversaire »,
identifier des coïncidences symboliques par les prénoms, les métiers de vos ancêtres.
Ces recherches passent concrètement par la réalisation d’un génosociogramme. Et malheureusement, au stade des recherches actuelles, la psychogénéalogie ne relève pas d’un concept scientifique.
Elle a pourtant le mérite de faire un travail sur soi : « c’est une pratique active, créative » où chacun peut s’investir pleinement dans des actions à entreprendre.
Alors prudence : « de nombreuses recherches scientifiques ont en effet montré que sous la pression de certaines suggestions, nous avons tendance à reconstruire des évènements crédibles, mais qui n’ont jamais existé. » La psychogénéalogie s’avère donc un remarquable outil de suggestion qui peut nous pousser à faire interagir des coïncidences entre mal-être et drame familial, sans aucun fondement scientifique, et qui reposent uniquement sur des probabilités.
Gardons-nous bien de faire porter la responsabilités de nos maux à nos ancêtres. Il existe de nombreuses grilles de lecture : abusons simplement de celle de la bienveillance...
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Pour en savoir plus :
Du stress au stress post-traumatique (Cairn)
Quand un souvenir stressant altère les mécanismes de mémorisation (INSERM)
Epigénétique : Un génome, plein de possibilité !
Trouble de stress post-traumatique, un long chemin pour la reconnaissance (National Geographic)
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