GENEALOGIE D'UNE FAMILLE ORDINAIRE: N comme NOUVELLIER Henri Joseph

Henri Joseph NOUVELLIER est l’aîné d’une fratrie de cinq enfants, dont la petite sœur Clotilde Lucienne, épouse de Charles Alfred DEIBER ; Charles Alfred est un grand-oncle puisqu’il est un frère aîné de mon grand-père paternel Henri (SOSA 4).

Henri Joseph NOUVELLIER est né le 7 novembre 1894 à Gentilly ; il est le fils de Louis Joseph, garçon de magasin, et Alexandrine CAMPAIN.

A la mobilisation générale du 3 août 1914, Henri Joseph n’a pas encore 20 ans ; il exerce alors le métier de « coupeur de chaussures ».

Le 19 décembre 1914, il incorpore le 28ème RI et part pour Charleroi ; puis ce sera Guise, La Ferté-Chevresis, la bataille de la Marne, Reims….

Le 20 décembre 1914, il passe au 228ème RI.

Dans le Journal des Marches et Opérations (JMO) de la 53ème Division d’Infanterie – et la 228ème y était – il est écrit : « les Allemands sortent des tranchées dans le secteur 110 entre 12 heures et 12 heures 30, en faisant des gestes amicaux et en offrant des cigarettes et des cigares en l’honneur de Noël ». Un beau moment de fraternisation, mais les combats reprendront le lendemain…. La Targette, Neuville Saint Vaast et Le Labyrinthe.

Neuville-Saint-Vaast a été le théâtre de violents combats durant cette deuxième bataille d'Artois. Le village, occupé par les Allemands, est transformé en une forteresse avec des lignes de tranchées et des fortifications. Le 9 mai 1915, l'armée française lance une offensive pour le reprendre ; les combats sont intenses, avec des attaques et des contre-attaques répétées. Toutefois, entre le 30 mai et le 19 juin 1915, les Français réussissent à conquérir le secteur connu sous le nom de « Labyrinthe », un réseau complexe de tranchées et de fortifications. Mais les soldats ont dû faire face à des bombardements constants, des mitrailleuses et des gaz toxiques.

Le 11 juin 1915, Henri Joseph manque à l’appel. Sur sa fiche matricule, il est inscrit qu’il est porté disparu puis retrouvé à Ecurie, petite commune du Pas-de-Calais, tout près de Neuville.

IL est fort probable qu’il soit resté prisonnier du Labyrinthe, comme tant d’autres de ses camarades.

Plus de 700 000 combattants sont encore portés disparus, dispersés sur les champs de bataille des plaines du Nord et des vallées de l'Est. Malgré les efforts des survivants pour les retrouver, beaucoup n'ont jamais été identifiés ou inhumés.

Il est important que les familles retrouvent le corps du défunt, pour pouvoir accepter la perte et amorcer un processus de deuil ; la présence du corps sert de preuve tangible de la mort, éliminant toute incertitude ou espoir irrationnel que la personne pourrait revenir.

Le corps de Henri Joseph a été inhumé à la Nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette ; environ 45 000 combattants y reposent, dont la moitié dans des tombes individuelles et l'autre moitié dans des ossuaires. Le site comprend également une basilique et un musée.

Le nom de Henri Joseph est également gravé sur le mémorial de la guerre 14-18, le long d’un mur du cimetière du Père Lachaise.