mardi 10 décembre 2024

E comme EQUIPEMENT DU POILU

Les soldats de 14-18 n’ont rien de commun avec les fantassins d’aujourd’hui ; pas de tenue de camouflage, pas de fusil d’assaut. Pas de char de combat ni de véhicule blindé. Pas d’avion de chasse Rafale ou d’hélicoptère Caïman. Et je ne parle pas des drones ou des systèmes de transmission informatiques…. Mais ils avaient un « barda ».

Le terme « barda » fait référence à l’équipement lourd que nos soldats français devaient transporter. Ce mot vient de l’arabe « bât », qui désignait la couverture posée sur le dos des animaux de charge. On peut dire que les poilus étaient chargés comme des mulets….

Ils portaient un équipement pesant environ 35 kilos, comprenant leur uniforme, une capote de laine, un casque Adrian, des armes, une couverture, du linge et des chaussures de rechange. Ce terme est resté dans la mémoire collective pour illustrer les conditions difficiles et le poids du matériel que ces soldats devaient supporter.


Avant 1914, l’uniforme français était emblématiques avec ses couleurs vives, notamment le fameux pantalon rouge garance, une cible idéale pour nos ennemis. Eugène Etienne, ancien ministre de la guerre en France, aurait déclaré : « Le pantalon rouge, c’est la France ». A cette cible mouvante, s’ajoutaient une capote bleu grisâtre, long manteau porté par dessus l’uniforme et un képi rouge. Des bottes en cuir avec des semelles cloutées étaient courantes.

A partir de 1915, luniforme « bleu horizon » est adopté, mais il ne devient généralisé qu’à l’automne 1916. Le casque Adrian en acier est introduit pour mieux protéger la tête des soldats.

L’équipement du fantassin français était lourd, trop lourd, comprenant fusil, brodequins, musette, grenades, ceinturon avec cartouchières et bien plus encore.

Mais que contenait ce sac si lourd ? On peut dire que le Poilu transportait « sa vie » dans cet équipement de survie : des vêtements de rechange, une trousse de couture (aiguilles, fil, ciseaux, et autres petits outils), du matériel de toilette (savon, peigne, rasoir « coupe-chou », blaireau), une couverture pour se protéger du froid et de l’humidité, la gamelle et les couverts, un ouvre-boîte pour ouvrir les rations alimentaires, pansements et bandages, une gourde de 2 litres d’eau (ou de « pinard »), une lanterne pliante pour s’éclairer dans l'obscurité, et bien évidemment l’indispensable masque à gaz.



Pour terminer cet ensemble, le poilu portait des bottes… que dis-je des brodequins ; c’étaient des chaussures lourdes et étanches, fabriquées en cuir, avec des semelles en bois renforcées de clous pour assurer une bonne adhérence dans les conditions difficiles des tranchées boueuses et humides ; par dessus, des bandes molletières protégeaient les jambes des soldats en recouvrant les brodequins et en empêchant la boue, la terre et autres débris de pénétrer dans leurs chaussures.

Côté armes, le fantassin utilisait le fusil Lebel modèle 1886, remplacé ensuite par le fusil Berthier, plus léger et plus court ; la baïonnette Rosalie - baïonnette à triple arête - était l’accessoire indissociable du fusil Lebel puis adaptée pour le fusil Berthier. Elle est devenue un symbole de la Première Guerre Mondiale, associée à l’image du « Poilu » français. Elle a été largement utilisée lors des assauts et des combats rapprochés, bien que son importance ait diminué au fil du conflit.

Les poilus utilisaient également des grenades à main pour les attaques de tranchées et les combats rapprochés, des mitrailleuses, comme la Hotchkiss M1914, pour défendre les positions et repousser les assauts ennemis.

L’artillerie, quant à elle, chargeait des canons comme le célèbre 75 mm modèle 1897 pour des tirs de barrage et de destruction.

Contrairement à l’équipement français, l’uniforme militaire allemand était conçu pour être pratique et adapté aux conditions de combat.

Les soldats portaient le « feldgrau » une tunique et un pantalon en laine de couleur gris-vert, couleur totalement adoptée pour le camouflage ; un ceinturon avec des bretelles soutenait l’ensemble. Sur leur tête, le « pickelhaube », célèbre casque à pointe souvent recouvert d’une housse en tissu pour réduire la brillance, remplacé en 1916 par le casque en acier « Stahlhelm », offrant une meilleure protection contre les éclats d’obus ; au pied, des bottes en cuir avec des semelles cloutées. Leurs effets personnels étaient contenus dans des équipements en toile.


Un bien bel équipement pour gagner la guerre. Mais cela ne suffira pas….

Je vous invite à visiter l’excellent site Armée de l’Histoire où tous les costumes des belligérants sont répertoriés.

*

Pour en savoir plus :

Uniformes de la première guerre mondiale (armeehistoire.fr)

Le barda du poilu (onnepassepas.fr)

La dramatique histoire du pantalon garance que portaient les Poilus audébut de la guerre 14-18 (france-pittoresque.com)

dico-du-poilu-1917(languefrancaise.net)

Première guerre mondiale : les conditions de vie des poilus dans les tranchées? (futura-sciences.com)

Comment s'appelle le fusil des poilus ? - Surplus Militaires®(surplus-militaires.fr)

L'argot du poilu - Histoires de la Grande Guerre - Chroniques de la GrandeGuerre - Découvrir - Archives - Pas-de-Calais le Département(archivespasdecalais.fr)

L'équipement des Poilus pendant la Première Guerre Mondiale(histoire-en-questions.fr)

(60) Les ARMES EXPÉRIMENTALES de la Première Guerre mondiale ! Avec le ‪@MuseeArmeeInvalides‬ - YouTube


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire