mardi 10 décembre 2024

Les racines profondes de l'héritage

Lorsque nous observons les branches de notre arbre généalogique, nous sommes souvent fascinés par des histoires et des faits qui se répètent à travers les générations : il y a souvent plus que des similitudes superficielles ; il existe une toile subtile de connections qui lie chaque membre de la famille à ses prédécesseurs et à ses descendants. C'est ce que l'on appelle le transgénérationnel : un domaine d’étude, relativement nouveau, qui se concentre sur la transmission d’un héritage psychologique de génération en génération.

Cet héritage peut comprendre des traumatismes, des non-dits, des problèmes répétitifs et d’autres aspects psychologiques qui ont été vécus par nos ancêtres et qui se répercutent sur les générations suivantes. Et ne me dites pas qu’il n’y a pas de « secrets » dans votre famille : il y a des secrets dans TOUTES les familles, mais à des degrés plus ou moins importants.

Et oui, Il est possible de souffrir des tragédies vécues par nos ancêtres. C’est un concept exploré par la psychogénéalogie, une discipline créée dans les années 70 par AnneAncelin Schützenberger, psychologue, psychothérapeute et universitaire française, soucieuse de comprendre l’histoire de la famille  ; elle affirme que nous héritons de deuils non accomplis, de secrets de famille, et de traumatismes non digérés par nos aïeux. Ces blessures transgénérationnelles se transmettent de génération en génération. J’ai longtemps été sceptique jusqu’à des recherches un peu plus précises (article La psychogénéalogie : info ou intox ?)

Des travaux récents ont démontré que les traumatismes vécus par les parents ou les grands-parents peuvent laisser une trace à leur descendance. Par exemple, il est suggéré que l’environnement peut influencer le comportement en modifiant les cellules germinales mâles, permettant ainsi de transmettre certains caractères acquis à travers les générations.

Les symptômes des traumatismes transgénérationnels peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre : humeur dépressive, troubles du sommeil, difficultés de concentration, douleurs inexpliquées, maladies de la dépendance, baisse de la confiance en soi, troubles de l’identité, comportement social perturbé.

Cette idée s'inspire en partie de la recherche sur l'épigénétique, qui étudie les modifications dans l'expression des gènes, causées par des changements dans la séquence d'ADN, mais pouvant être transmises à la descendance.

Voilà, le mot est lâché : ADN.

Pour tous les sceptiques de l’analyse transgénérationnelle, basée sur l’étude du génosociogramme, l’analyse scientifique de l’ADN est imparable ; même si le sujet est complexe et fait toujours l'objet de débats au sein de la communauté scientifique. Les faits sont désormais démontrables.

Je n’en dis pas plus ; voici deux podcasts qui, à mon sens, expliquent très clairement l’épigénétique :

Certes, épigénétique et généalogie peuvent être intimement liés ; si l’épigénétique offre des explications potentielles pour certains phénomènes observés en psychogénéalogie, la recherche dans ce domaine est encore en cours et les conclusions doivent être interprétées avec prudence.

Surtout : n’oublions jamais que nous ne portons pas la responsabilité des actes de nos ancêtres….

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Pour en savoir plus :

Mécanismes d'épigénétique : qu'est-ce que c'est ? (Futura)

Peut-on souffrir des tragédies vécues par nos ancêtres ? (France Culture)



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