Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais une seule incohérence, et mon cerveau refuse d’avancer : je dois la trouver et la corriger….
Dans GENEATIQUE, je suis le chemin : Rechercher / Rechercher des données incohérentes dans les fiches.
S’affiche alors une succession de patronymes que je peux classer à ma guise en colonne, par branche ou par images.
Tant d’erreurs ! Je suis très impressionnée….
En généalogie, une incohérence désigne une information qui semble contradictoire ou illogique dans un arbre familial : une date de naissance qui précède celle des parents, un décès avant la naissance, ou encore deux enfants nés à quelques jours d’intervalle… mais cela, je l’ai déjà expliqué dans l’article précédent.
Toutefois une incohérence détectée par un logiciel n’est pas forcément une erreur réelle. Les outils numériques appliquent des règles strictes, parfois trop rigides, à des données humaines. Or, la vie réelle est pleine d’exceptions : remariages, adoptions, erreurs de transcription, prénoms interchangeables… Autant de cas qui peuvent troubler l’algorithme sans pour autant invalider l’histoire.
Il est donc essentiel de garder un œil critique, de recouper les sources – vérifier les paramètres également - et surtout de ne jamais oublier que derrière chaque donnée, il y a une vie, une histoire, et souvent… un peu de chaos humain.
Retour à ma terrible liste : j’opte pour un affichage par branche et éviter ainsi toute dispersion. Sur mon écran, dans la colonne en bas à droite, je choisis d’imprimer cette liste pour mieux l’exploiter.
Claude BRETIN et Pierrette LACOUR ont recueilli mon Aagrand-mère (mon SOSA 23) Pauline BOIVILLE, une enfant assistée et abandonnée à l’hospice d’Autun. Il s’avère que le couple avait déjà des enfants :
Etienne, né en 1841
Jacques, né en 1846
Etienne, né en 1849
Louis, né en 1851
Dans mon arbre généalogique, j’ai fait délibérément le choix d’inscrire les parents adoptifs et les enfants assistés (retrouvés souvent grâce aux recensements) ; il faut dire que j’ai une branche bourguignonne qui a accueilli de nombreux enfants : il me semblait cohérent de le mentionner.
Parce que la généalogie, ce n’est pas seulement une affaire de sang — c’est une affaire d’histoires humaines.
Les enfants assistés, souvent placés dans des familles d’accueil ou des institutions, ont traversé des parcours de vie marqués par l’absence de repères familiaux. En les intégrant à mon arbre, je choisis de reconnaître leur existence, leur histoire, et leur place dans le tissu social et affectif d’une époque.
Même sans lien biologique, ces enfants ont parfois grandi aux côtés de mes ancêtres, partagé leur quotidien, influencé leur trajectoire. Les exclure reviendrait à effacer une part de réalité, à nier des liens qui, bien que non génétiques, sont profondément humains.
Mon arbre ne se limite pas aux lignées de sang. Il raconte aussi les silences, les absences, les solidarités invisibles. Et les enfants assistés en font pleinement partie.
Ce choix m’a permis notamment de mettre en évidence des unions insoupçonnées ; par exemple, j’ai découvert qu’une belle-sœur de Pauline avait épousé un fils de sa famille adoptive.
Voilà donc une incohérence qui n’en est pas une !
Dans un arbre généalogique, certaines alertes peuvent apparaître lorsqu’un enfant adopté semble "incompatible" avec ses parents adoptifs : dates qui ne correspondent, âges trop éloignés ou trop rapprochés, lieux de naissance différents… Le logiciel peut y voir une incohérence. Mais en réalité, il s’agit simplement d’une lecture trop rigide d’une histoire profondément humaine.
L’adoption ne suit pas les règles biologiques, et c’est justement ce qui en fait sa richesse. Un parent peut adopter à 60 ans, un enfant peut venir d’un autre pays, avoir un passé complexe, ou même plusieurs identités successives. Ces situations ne sont pas des erreurs : ce sont des réalités.
Pour ma part, il est essentiel de distinguer les incohérences techniques des vérités humaines. L’adoption crée des liens puissants, légitimes, et dignes d’être représentés dans un arbre — même si les dates ou les lieux ne « collent » pas selon les standards du logiciel.
Mon arbre raconte des vies, pas seulement des lignées. Et chaque adoption y a toute sa place.
Pour valider cette « incohérence » dans GENEATIQUE, je me positionne sur l’individu en question et à droite de l’écran de saisie, je coche « valider les cohérences de cette personne ».
Bien évidemment, j’aurai au préalable rechercher les actes correspondants.
Problème résolu… Au suivant !