Nul ne connaît l’origine de Draveil, mais on retrouve l’appellation « Dravernum in Bregeio » (en Brie?) sur une monnaie mérovingienne datée de 635 !
Avant la division de la France en municipalité, Draveil était une paroisse du doyenné du Vieux Corbeil.
En 1709, la paroisse était peuplée de 487 habitants.
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Période préhistorique – Période celtique
Les bords de la Seine étaient occupés par quelques familles éparses dont le mode de vie rappelle celui des cités lacustres. Dans les fouilles, par exemple, on été retrouvé des instruments de l’âge de la pierre : haches, couteaux, pointes en silex.
Par ailleurs, à la limite de Draveil et Vigneux, on peut encore observer un monument mégalithique ; c’est un bloc de grès que les savants désignent sous le nom de « menhir » mais connu dans les environs sous le nom de « Gros Caillou » ou de « Pierre à Mousseaux », du nom du domaine sur lequel il se trouve.
Période franque et Moyen Age
Dans son testament, Dagobert Ier lègue la terre de Dravernum à la basilique Saint Pierre de Paris, dans laquelle reposait le corps de Sainte Geneviève.
L’église actuelle a été reconstruite sur l’emplacement d’une beaucoup plus ancienne, qui aurait pu être une crypte où reposaient les restes de Sainte Geneviève, Patronne de Paris, cachés en 846, pour les protéger des invasions normandes.
Plus tôt encore, un abbé nommé Frot Baldus y aurait apporté les reliques de Saint Hilaire, évêque de Poitiers. Mais une confusion s’est opérée entre Saint Hilaire et Saint Rémy dont la fête tombe, pour les deux, le 13 janvier, jour de leur mort. Ce fut Saint Rémy qui prévalut et il demeura le patron de la paroisse.
Des écrits de 1726 indiquent l’existence d’une autre chapelle, probablement celle de l’Hôtel-Dieu de Paris, sise à Champrosay.
Un pouille (recueil) du XIIIème siècle fait mention du Prieure de Notre-Dame de l’Ermitage, dépendant de l’Abbaye d’Hiverneau, situé au cœur de la forêt de Sénart. Au XIIème siècle, la forêt était dénommée « Menus Ardanum » racine celtique commune à beaucoup d’autres et notamment à celle des Ardennes. Dans le cœur du Prieure, on pouvait encore lire en 1721 l’inscription suivante : « Hermitre que trepam en l’ean de l’incarnation MCCLXXII (1272) du mois d’Havril ».
A dater de Charles IX, le Prieure tomba dans l’oubli….
En 1726, Champrosay avait sa ferme, une chapelle et un couvent dirigé par 3 sœurs.
Mousseaux était érigé en fief ; en 1597, il appartenait à Pierre Forget, secrétaire du roi Henri IV. Plus tard, la famille de Polignac en devint propriétaire ; plusieurs descendants de Sully y furent ensevelis.
Dès 1574, la maison des Bergeries était réputée appartenir au hameau de Mainville ; Nicolas de Beauclère, Général des Finances, demanda à y établir un oratoire pour y faire célébrer la messe par l’abbé Chastelain (1690)
Pour en savoir plus :
Présentation Power Point (draveil.fr)
Généalogie de Maximilien DE SULLY - Geneastar
Présentation Power Point (draveil.fr)
quartier de Mainville - Inventaire Général du Patrimoine Culturel(iledefrance.fr)
DRAVEIL.- Le château de la Folie. ND (1904), 17 lignes, 10 c, ad.(FranceArchives)
Recensement participatif - Observatoire du Patrimoine Religieux(patrimoine-religieux.fr)
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La Révolution
Les cahiers de Doléances sont un témoignage des plaintes et représentations de la commune de Draveil :
Les Draveillois dénoncent le fait d’être « déshonorés » et traités de « serfs »
les sols sont arides aux abords de la forêt ; les habitants sont soumis à trop de rigueur et d’ordonnances royales, engendrant une perte réelle de 1/5 de leurs moissons, par ailleurs déjà ravagées par le grand et le petit gibier, massivement préservés pour les chasses à courre
les Draveillois dénoncent également les droits et péages de route, l’impôt sur le sel ; « ils demandent la réforme des abus et de la surcharge pour les habitants des campagnes, de la manière dont la milice est levée, observant que c’est sur la partie des cultivateurs qu’elle porte le plus et que très souvent le sort injuste tombe sur le jeune homme dont les bras nourrissaient ses père et mère, ses petits frères et soeurs »
ils réclament l’abolition de la mendicité, car chaque commune doit nourrir ses pauvres
ils demandent que tous les crimes soient punis sans distinguer la qualité du coupable, et notamment « la suppression de toute la basse et moyenne justice »
ils demandent à retrouver l’autorisation de couper l’herbe dans les bois, la création de livrets ouvriers
ils réclament la « suppression des colombiers des pigeons bisets qui sont à la charge du public »
ils demandent encore la suppression des lettres de cachet, le droit pour le prisonnier d’obtenir des dommages et intérêts….
Les Draveillois ont voulu par leurs actes signifier leur adhésion à la Révolution Française. Mais il semblerait que les délibérations du conseil général de la commune aient disparues entre 1789 et 1791….
Une délibération du 27/12/1791 offre 50 livres aux gardes nationaux volontaires en récompense de leur patriotisme.
Le 22/07/1792 – suite au décret du 13/04/1791 concernant l’abolition des droits féodaux – la municipalité charge « monsieur Berard de démolir les carnaux, marque distinctive du fief de Beaumont ; madame de Bethune, propriétaire du fief de Villiers et le sieur De Larivière devront également effacer les armoiries qui ornent la façade de leurs châteaux ».
Suite à la loi du 03/09/1791, sur la constitution civile du clergé, « une plainte a été déposée à Champrosay à l’encontre du sieur Joseph Barthelemy, prêtre abbé desservant la chapelle d’Hôtel-Dieu, qui se permettait de tenir des propos contre la sûreté nationale ».
Des armes ont été retrouvées chez des nobles et des prêtres réfractaires. « Les sœurs de la Maison de Charité de Champrosay ont refusé de prêter le serment individuel, notamment la sœur Marie Tournade et les ermites de Sénart (frère Elisée leur supérieur). Les propriétés ont été vendues comme biens nationaux » ; dans les AD91, on retrouve le détail de toutes ces ventes.
La fête de l’Être Suprême, à l’instar de celle de Paris, fut célébrée à Draveil le 20 prairial An II, soit le 8 juin 1794.
Le 30 germinal An II ( soit le 19 avril 1794) le conseil décide que les bulletins de la Convention Nationale seront affichés en dehors du Temple de la Raison. Depuis cette époque, jusqu’au l’An VII, les registres ne mentionnent que des faits de peu d’importance, telles que « des déclarations de résidences de-ci devants nobles, qui viennent se réfugier à Draveil ; l’arrivée de plusieurs prisonniers de guerre autrichiens ou anglais, mis à la disposition des cultivateurs ».
Le 25 messidor An VIII, c’est-à-dire le 14 juillet 1800, parut un arrêté ordonnant de célébrer la fête anniversaire du 14 juillet 1789.
Suite au décret impérial du 19/02 /1805, le 15 août de la même année est déclaré Fête de Napoléon, « jour anniversaire de la naissance de Sa Majesté l’Empereur et de son couronnement ». Un Te Deum Solennel a été chanté.
Rappelons que « Napoleone Buonaparte » est né le 15 août 1769 à Ajaccio ; il a été le premier empereur des Français du 18 mai 1804 au 6 avril 1814 et du 20 mars au 22 juin 1815, sous le nom de Napoléon Ier ; il a été sacré empereur, en la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804, par le pape Pie VII, en même temps que son épouse Joséphine de Beauharnais.
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La période de 1815 à 1870
Seules les fêtes officielles sont mentionnées :
le 16/10/1816 : Fête patronale au cours de laquelle un buste de Louis XVIII a été inauguré
le 27/02/1820 : condoléances lors de la mort du Duc de Berry
le 08/10/1820 : félicitations pour la naissance du Duc de Bordeaux.
L’occupation des alliés de 1815 ne laisse aucune trace.
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Occupation prussienne 1870-1871
Le 15/09/1870, des cavaliers prussiens sont repoussés à coups de fusil, mais finissent par s’établir dans la plaine de Vigneux. Les Français font sauter les ponts, mais « les Prussiens construisent des ponts de bateaux qui seront enlevés en décembre par la débâcle des glaces ».
Chaque jour, les Draveillois devaient loger une troupe de passage ; il y eut quelques scènes de sauvageries….
Durant la trêve qui suivit la capitulation de Paris, un habitant de Mainville, Joseph Rabot, fut fusillé ; « le brave homme voulait défendre sa fille insultée par les Prussiens. On tue aussi son frère et on blesse son neveu qui voulut porter secours. »
Pour en savoir plus :
Joseph RABOT, b.1817 d.1871 - Ancestry®
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Familles et/ou Personnages remarquables
Au cimetière :
le Duc Desnoue (mort en 1825)
D’Aubusson, marquis de la Feuillade (mort en 1847)
la famille Bethune Sully, avec 2 descendants directs :
Maximilien Gabriel Louis (1756 – 1800)
Maximilien Alexandre (1784 – 1807)
Ont habité Draveil :
la famille Bethune Sully
le comte de Polignac
la maréchale princesse d’Eckmühl
le général Ledru des Escarts
Alphonse Daudet
Les bienfaiteurs :
le Dr Rouffy, médecin à Draveil
Marguerite de Saint-Sauveur : son corps repose dans la chapelle du Château du Gai de la Folie (don de 20 000 frs / testament du 31/03/1816)
Monsieur Maurel a laissé en 1887, 15 000 frs à la commune, à chaque pour celle-ci de donner chaque année 200 frs à un « honnête ouvrier »
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Institutions de bienfaisance
Le bureau de bienfaisance vient en aide aux plus nécessiteux en hiver.
La Société de Draveil-Vigneux fonctionne depuis 1865 (95 membres)
La Société de Saint-François-Xavier (40 membres environ) ; son existence est antérieure à la précédente
A Champrosay, il a existé « un hospice dépendant de l’Oeuvre de Villepinte pour jeunes filles anémiques ».
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Instruction publique
La documentation trouvée dans la commune ne permet pas de remonter avant 1789.
Il existait pourtant une école appartenant à la fabrique, vendue parmi les biens nationaux et également une école « communale » dont l’instituteur exerçait aussi les fonctions de « greffier » de la municipalité : Louis Richer était avant tout occupé à la mairie.
Il y avait également une école tenue par les sœurs de l’Hôtel-Dieu de Champrosay.
Jusqu’en 1810, la situation a peu évolué ; mais le 15/09/1811, le sieur Legent est nommé à la fois chantre et instituteur.
A dater de 1872, l’école est entièrement gratuite, à l’exception de quelques élèves étrangers à la commune – ou venant de Vigneux – qui devaient s’acquitter d’une rétribution scolaire. En 1878, un poste d’instituteur adjoint est crée.
Les filles ont eu une école spéciale tenue par des laïques jusqu’en 1847. A cette date, madame la comtesse de Beuficier, religieuse de l’Ordre de Saint-Thomas de Villeneuve – ayant fondé un pensionnat – y avait annexé une école libre pour les jeunes filles de la commune.
« En 1875, une institutrice laïque fut de nouveau installée, avec une directrice de salle d’asile ».
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Avenir possible de la commune
Le nombre d’habitants ne cesse de progresser, du en partie aux améliorations des voies de communication.
J’ajouterai que Draveil est une petite ville qui offre un cadre de vie agréable et équilibré entre nature et dynamisme urbain. Bordée par la forêt de Sénart et les rives de la Seine, elle séduit par ses espaces verts, ses promenades paisibles et son atmosphère tranquille. Nous sommes presque à la campagne…. Son riche patrimoine, ses commerces de proximité et ses infrastructures culturelles et sportives en font un lieu idéal pour les familles comme pour les actifs en quête de tranquillité sans s’éloigner vraiment de Paris.
Draveil a conservé le cœur de son hameau, à Mainville, même si le bourg tend de plus en plus à se moderniser. Mais il faut avouer que son cadre encore verdoyant en fait aujourd’hui un ville où il fait bon vivre.
D’ailleurs, certaines « personnalités remarquables » ne s’y sont pas trompées…. Eugène Delacroix s'est inspiré des paysages paisibles de Draveil, Alphonse Daudet a trouvé dans cet environnement une source de sérénité pour ses œuvres et Nadar, qui fréquentait des cercles artistiques renommés, a marqué la photographie de son empreinte.
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