Qui est ce Felix ? Il est mon SOSA 42, père de Marie Jeanne BUTT donc le beau-père de Claude BEAUJON, sabotier à Gouloux (Nièvre) dont j’ai déjà évoqué l’existence dans un précédent article.
Son acte de mariage du 10/08/1847 m’apprend qu’il est né le 20/08/1823 et qu’il est un élève majeur de l’Hospice de Paris.
Enfant assisté, je retrouve aisément son identification dans le Registres des Enfants-Trouvés dans les Archives départementales de Paris, en ligne, et dont je salue au passage le sérieux pour la réalisation des fiches d’aide mises à disposition du grand public.
Félix a été déclaré à la mairie le 21 août, le 22 il était baptisé et le 24 août il était confié à Marie LAMBERT, femme CHAMPENOIS, domiciliée à QUARRE (canton d’Avallon), soit à près de 260 km de la capitale.
Sa mère, Elisabeth BUTT, lui a laissé un bien maigre trousseau : une chemise, une brassière de bain, un fichu blanc à carreaux bleus, un béguin de laine, un bonnet de mousseline, une couche et un lange de laine.
Je note également que deux certificats d’origine ont été réclamés après l’abandon :
- l’un le 01/07/1847 pour son mariage
- l’autre le 23/08/1851.
Une information qui pourrait peut-être me servir ultérieurement….
Le petit Felix est donc parti sur la commune de Quarre, plus exactement Quarre-les-tombes dans le département de l’Yonne. Malheureusement, seuls les recensements de 1836 et 1851 sont en ligne, ce qui ne m’intéresse pas puisqu’en 1851, je sais que Felix avait déjà épousé Reine TROUILLET et résidait à Gouloux, dans la Nièvre.
Pourtant, en croisant des données retracées sur FILAE et GENEANET, j’ai retrouvé la trace du couple adoptif : Marie LAMBERT et Pierre CHAMPENOIS se sont mariés le 27/02/1815 à Saint-Brisson ; en 1823, le couple a déjà eu quatre enfants ; seulement deux garçons sont encore vivants, lorsque Felix arrive au domicile : Léger 5 ans et Joseph un an.
Je tente ma chance dans les AD 58 sur la commune de Saint-Brisson, lieu de résidence de la famille adoptive ; les premiers recensements en ligne sont 1820 et 1876 ; mais en 1876 Felix a déjà 53 ans !
J’essaie donc les tables décennales, qui généralement ne me déçoivent jamais….
Celles de 1843-1852 me donnent la date de décès de Pierre CHAMPENOIS, le 20/07/1846 à Saint-Brisson.
Sur la commune de Gouloux, voisine de Saint-Brisson, je retrouve de nombreux « TROUILLE(R)T » patronyme de l’épouse de Felix, et originaire de cette commune. Mais les premiers recensements datent de 1820 et 1881 et je sais que Félix est décédé en 1875 !
Décidément….
Certes Felix est décédé à Saulieu, mais sur l’acte de mariage de sa fille Marie Jeanne, le 13 juin 1870, il est inscrit comme résidant à Saint-Brisson.
Mais revenons à son épouse Reine TROUILLET…. Fort heureusement, je suis sûre de sa filiation, car sur FILAE, je retrouve deux « Reine » ! Un mystère que je ne peux pas laisser passer….
Grâce aux tables décennales de Gouloux et aux actes de mariage retrouvés dans les AD 58, je peux désormais affirmer que le beau-père de Felix, donc Andoche TROUILLET a eu deux épouses :
- une première enfant nommée Reine, née le 25 février 1820 de son union Marguerite COFFIGNAUD
- une seconde enfant nommée Reine, née le 5 décembre 1829 – mon SOSA 43 – et dont la mère est Jeanne BOIRE – mon SOSA 87.
Donc Felix a épousé « ma Reine » et le couple s’est installé au PetitMonbé – hameau de Gouloux - jusqu’à la naissance de leur 4ème enfant ; ensuite la famille s’est encore plus enfoncée dans la forêt, au lieu-dit Mains Menot de Saint Brisson.
Que s’est-il passé pour que la famille s’exile aussi profondément dans la forêt et que Felix change de nom : de Felix BUTT dit THEVENARD, il est devenu Félix BUTT TAVERNAY….
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Les enfants assistés pouvaient changeaient de nom, pour mieux se fondre dans leur nouvelle famille, par exemple. Pour le cas qui m’intéresse, Felix a longtemps gardé son patronyme d’origine : BUTT.
Alors pourquoi a t-il subitement changé au cours de son existence et se faisait appeler – y compris sur les actes d’état civil – BUTT TAVERNAY
Les artistes, les écrivains ou les acteurs ont souvent adopté un pseudonyme pour des raisons professionnelles. Mais Felix est un sabotier tout à fait « ordinaire ». Serait-ce pour échapper à une mauvaise réputation ? Au paiement de dettes ? Il y a bien un hameau « le Verney », au sud-ouest de Saint Brisson, mais cette explication me semble tirée par les cheveux.
J’ai donc recherché une explication dans la presse…..
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